Le 15 MARS 2007
Tenaces, les membres de la Guilde
ratifient une «assez bonne convention»
après
une volte-face d’Osprey
au niveau des concessions
demandées
Northern Ontario Newspaper Guild | Le
Local 30232 de TNG Canada
La ténacité s’est
avérée payante pour les membres de la
Guilde à Sudbury, dont la solidarité syndicale
a permis d’éviter de faire des concessions
et d’améliorer les conventions collectives.
Les 54 membres de la Northern Ontario Newspaper Guild
ont convaincu Osprey Media, propriétaire du
Sudbury Star, d’abandonner ses exigences de concession
et de négocier une convention qui correspond
aux priorités des membres et comprend plusieurs
améliorations.
Les membres ont voté hier
soir à 90 pour cent en faveur de l’entente
de cinq ans, qui procure aux 14 employés à temps
partiel de la salle du courrier une augmentation annuelle
moyenne de quatre pour cent et aux 40 employés à plein
temps de tous les autres services une augmentation
de 11 pour cent au cours de la durée de la convention.
Les augmentations salariales sont rétroactives
au 1er mai 2006, date à laquelle prenait fin
la précédente convention.
Des gains importants ont également été réalisés
au niveau de plusieurs dossiers chauds – les
prestations de départ, le régime de retraite
et les indemnités de déplacement.
«Les membres», a souligné le président
Denis St. Pierre, «sont très satisfaits
et très fiers d’avoir réussi à virer
la situation de bord.»
Osprey Media, bien connu pour
son approche autocratique en matière de négociations et ses offres «à prendre
ou à laisser», avait à peine modifié ses
propositions initiales lorsque les négociations
ont débuté l’an dernier, et les
avait maintenues tout au long de la conciliation et
de la médiation à l’automne. En
novembre, les membres ont rejeté une offre de
la compagnie qui exigeait des concessions majeures
sans régler d’importantes questions telles
que la sécurité d’emploi, les prestations
de départ, le régime de retraite, les
salaires et les indemnités de déplacement.
Après avoir apporté une modification à l’entente
proposée – le retrait de clauses qui auraient
permis à Ospery de donner sans restriction en
sous-contrat des emplois à ses centres d’appels – l’entreprise
a présenté son offre finale. Lorsque
les membres de la Guilde ont refusé de voter
au sujet de l’accord proposé, à la
fin de janvier, et ont plutôt décidé de
voter en faveur d’une grève – 73
pour cent d’entre eux se prononçant en
faveur d’un arrêt de travail – Osprey
a entrepris la démarche inhabituelle de demander
au ministère du Travail de forcer un vote supervisé au
sujet de ses dernières offres.
Selon M. St. Pierre, le point
de virage pour la Guilde est survenu le 1er mars,
la veille de la tenue du vote supervisé. L’éditeur du Star David
Kilgour a organisé ce jour-là des rencontres
avec «l’auditoire contraint» des
employés de chaque service; les membres de la
Guilde, qui étaient «vraiment furieux»,
lui ont clairement fait comprendre qu’ils voteraient
le lendemain en grande majorité contre les offres
de la compagnie.
Cependant, Osprey Media n’a pas eu à subir
l’humiliation d’un tel rejet massif. Le
vote du 2 mars a été annulé à cause
d’une tempête de neige importante, qui
a empêché le représentant de la
Commission des relations de travail de l’Ontario
de se rendre à Sudbury. C’est alors que
M. Kilgour a saisi l’occasion de reprendre les
négociations avec le syndicat, mais de façon
non conventionnelle.
M. St. Pierre, en consultation
avec l’équipe
de négociation et après en avoir informé les
membres, a accepté de rencontrer l’éditeur
en tête-à-tête. Ils ont tenu plusieurs
réunions au cours des 10 journées suivantes;
certaines de cinq minutes, d’autres pouvant atteindre
une heure.
«En fin de compte, il n’y a eu aucune
concession et nous avons obtenu une assez bonne convention»,
a expliqué M. St. Pierre en précisant
que tout le crédit doit être attribué aux
membres qui, collectivement, ont refusé de céder
aux exigences déraisonnables d’Osprey.
Pour lui, dit-il, ce fut très valorisant de
savoir que les membres ont pleinement endossé leur équipe
de négociateurs, qui s’était engagée
depuis le tout début «à obtenir
une entente sans devoir recourir à un conflit
de travail».
M. St. Pierre ajoute que les membres
de la Guilde «sont encouragés par le leadership
dont a fait preuve l’éditeur, qui a reconnu
qu’une entente pouvait être réalisée
en tenant compte à la fois des objectifs du
syndicat et de ceux de l’entreprise».
«Les rencontres avec l’éditeur
se sont avérées positives et cordiales
et, en bout de ligne, productives pour les deux côtés. Nous
espérons que c’est là le début
d’un nouveau type de relations de travail au
Star, qui va nous aider à faire progresser le
journal au profit de toutes les personnes impliquées.»
M. St. Pierre souligne que
le Sudbury Star a connu six arrêts de travail depuis le milieu des années
1970, le plus récent étant un lockout
de quatre mois imposé par Osprey en 2003-2004,
qui s’est avéré passablement désastreux.
Bien qu’il puisse sembler que les travailleurs
de la salle du courrier, avec une augmentation salariale
de 20 pour cent au cours des cinq prochaines années,
sont les grands gagnants de cette convention, leur
rémunération demeurera néanmoins
inférieure à celle que reçoivent
typiquement les employés d’autres quotidiens,
a précisé M. St. Pierre.
«Il s’agit-là de leur troisième
convention collective. Lorsqu’ils se sont syndiqués
en 1999, leur salaire était supérieur
de 10 cents au salaire minimum – environ sept
dollars l’heure. À la fin de cette nouvelle
convention, leur salaire sera de 12,80$ l’heure»,
dit-il.
Les membres des autres unités de négociation
ont accepté de sacrifier d’importantes
hausses salariales en échange d’une plus
grande contribution de l’employeur au régime
RÉR de groupe, qui augmentera de cinq à neuf
dollars par quart de travail.
L’employeur a également convenu de plus
que doubler la prime de départ des employés à plein
temps. La convention précédente se conformait à la
norme établie par la loi, soit une semaine de
travail jusqu’à concurrence de 26 semaines.
La nouvelle clause stipule deux semaines de salaire
pour chaque année travaillée jusqu’à un
maximum de 36 semaines; 41 pour les employés à long
terme.
La prime de kilométrage, une autre préoccupation
importante des membres, passera maintenant de 32 à 43
cents du kilomètre. Une échelle a également été établie
afin d’augmenter automatiquement la prime si
le prix de l’essence augmente de façon
substantielle.
Cette unité de négociation a également
remporté des améliorations mineures au
niveau de l’ensemble des avantages sociaux et
des droits de congé annuel.
De modestes améliorations ont aussi été apportées
aux prestations de départ des travailleurs à temps
partiel de la salle du courrier, de même qu’à leurs
droits de congé annuel. De plus, l’entreprise
a accepté de rembourser 100 pour cent du coût
d’achat des chaussures de sécurité.
L’employeur a complètement abandonné ses
exigences au niveau de plusieurs concessions majeures,
la plus importante portant sur les congés de
maladie, a ajouté M. St. Pierre. La direction
insistait pour qu’un médecin choisi par
la compagnie évalue l’état de santé d’un
employé à l’occasion d’un
désaccord. La clause existante, qui prévoit
l’intervention d’un troisième médecin – choisi
conjointement par l’entreprise et par le syndicat – pour
donner son avis en cas de désaccord entre le
médecin de l’employé et celui de
l’entreprise, demeure intacte. |