Le 3 fÉvrier 2009
L’annonce des premières mises à pied
en 140 ans anéantissent le personnel de la rédaction
Halifax Typographical
Union | Le
Local 30130 de SCA Canada
L’annonce faite aujourd’hui
par le Halifax ChronicleHerald de son intention de réduire
de 25 pour cent le personnel de la rédaction a eu
l’effet d’une bombe dans la salle des nouvelles.
Selon Darren Pittman, président
sortant de la Halifax Typographical Union (HTU) dont l’origine
remonte à 1869, les employés sont en état
de choc.
«Il n’y a jamais eu de mises à pied dans
toute l’histoire de notre compagnie. Jamais. Nous n’avons
jamais eu à faire face à cette situation. Des
gens m’ont téléphoné, cet après-midi,
en pleurant», a déclaré M, Pittman.
L’unité de négociation de la rédaction
compte 103 membres. La direction du quotidien dit vouloir éliminer
24 emplois.
Peter Duffy, qui est devenu président le 9 janvier,
a convoqué une réunion d’urgence de l’exécutif
local vendredi, et une de tous les membres samedi afin de
discuter de leurs options.
Grâce à la convention collective, a expliqué M.
Pittman, ils seront peut-être en mesure d’atténuer
la situation. Les mises à pied doivent être
précédées d’un préavis
de 45 jours. Sous les 15 jours, l’entreprise doit offrir
soit un paiement forfaitaire, soit un forfait de retraite
anticipée. Il est également possible d’étudier
des options de partage de postes et de semaines de travail
modifiées, afin d’atteindre les niveaux d’efficacité que
recherche la compagnie.
Selon M. Duffy, une semaine après son élection
l’entreprise a approché le syndicat pour lui
demander des suggestions afin de réduire ses coûts.
La direction de Halifax Herald Ltd., propriété de
la famille Dennis, a affirmé qu’il serait nécessaire
de réduire cette année d’un million et
demi de dollars le budget de la rédaction à cause
de la crise économique mondiale.
Après avoir tenu il y a plusieurs semaines une réunion
générale de ses membres, l’exécutif
a recherché des idées non seulement pour économiser
de l’argent, mais également pour faire de l’argent,
a expliqué M. Duffy. Toutefois, la compagnie n’a
pas jugé bon d’attendre les propositions du
syndicat.
M. Pittman a expliqué que la compagnie a annoncé ce
matin avoir comblé (à même les rangs
du syndicat) un poste d’éditeur en chef adjoint,
qui était affiché depuis le début
de janvier. Ce poste étant un des quatre postes
de gestionnaires de la salle des nouvelles, la compagnie
a donc augmenté de 25 pour cent, au cours de la
matinée, le nombre de ses cadres et réduit
de 25 pour cent, en après-midi, le nombre de ses
employés de la rédaction.
«Si les temps sont tellement difficiles,
pourquoi payent-t-ils de 15 à 20 000$ de plus pour
un gestionnaire dont ils n’ont pas besoin?»,
se demande M. Pittman. «Nous
aimons énormément nos emplois au sein de cette
entreprise, mais notre milieu de travail va s’avérer
plutôt pénible pour un certain temps.»
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