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Eric Wynne photo

Les membres du Halifax Typographical Union luttent pour la sauvegarde d’un journalisme de qualité au Herald.

 

La direction du Herald de Halifax force le syndicat à faire la grève

La section locale du SCA Canada, qui représente 61 employés de la salle de rédaction du Chronicle Herald, a décrété une grève ce matin à minuit une minute.

Le Halifax Typographical Union (HTU) a déclaré dans un communiqué de presse qu’il n’avait pas le choix d’aller en grève car l’employeur allait imposer des conditions de travail contenues dans son offre finale, offre que les membres avaient massivement rejetée.

« L’imposition de conditions de travail régressives est un affront. La direction du Herald savait très bien que ce geste allait provoquer une grève », a déclaré le représentant syndical du SCA Canada, David Wilson.

« Je n’ai jamais vu un employeur agir de la sorte en 20 ans de carrière à négocier des contrats de travail dans des quotidiens canadiens, a-t-il ajouté.

La direction du Herald a envoyé par messager plus tôt aujourd’hui 18 avis de mises à pied. Les avocats du syndicat se penchent sur la légalité de ces avis.

« Nous n’avions aucune idée que certains de nos membres allaient recevoir des avis de mise à pied alors que nous étions en grève », a dit à CBC le vice-président du HTU, Frank Campbell.

La présidente du HTU, la photographe Ingrid Bulmer, a reçu un avis de mise à pied.



Quelques heures avant la date limite pour une grève ou un lockout, la direction du quotidien a sous-traité le travail en ligne à une firme en Ontario. D’autres tâches accomplies normalement par des journalistes du Herald en Nouvelle-Écosse seront faites au Nouveau-Brunswick à la suite d’une entente avec Brunswick News, une entreprise qui appartient à la compagnie Irving.

« Le président directeur-général du Herald, Mark Lever, prêche aux lecteurs de l’importance de créer des emplois en Nouvelle-Écosse. Mais il ne daigne même pas négocier avec de loyaux employés de longue date. Il préfère envoyer leur travail en Ontario », soutient M. Wilson.

Ingrid Bulmer, qui est parmi les 18 employés qui ont reçu un avis de mise à pied, affirme dans un communiqué de presse que la stratégie de grève se voulait défensive.

« Nous avons informé les dirigeants du Herald de notre volonté de négocier toute la nuit et toute la fin de semaine en échange du retrait de l’imposition des nouvelles conditions de travail. Elle a refusé notre offre », a-t-elle dit.

« Nous n’avions aucune intention de faire la grève. Mais le Herald nous a acculé au mur », a déclaré Ingrid Bulmer. « Nous n’allons pas rester là à ne rien faire pendant que nos collègues qui ont plus de 30 ans de loyaux services se font montrer la porte en échange d’une indemnité de départ minable. »

Elle ajoute que l’entreprise veut remercier les 7 photographes du quotidien, la majorité du personnel de révision en plus de forcer les réviseurs qui ont le plus d’ancienneté à accepter des postes non syndiqués et moins payants.
Le président du SCA Canada, Martin O’Hanlon, affirme que l’entreprise « commet une grave erreur. Elle aurait dû accepter nos compromis (proposés lors de la séance de conciliation de mercredi). À la place, la direction met en péril la survie même du journal à cause de son arrogance et son entêtement. »

Le HTU demande l’appui des Néo-écossais afin de contrer les tactiques antisyndicales du journal en suspendant leur abonnement et leurs achats d’espaces publicitaires.