Le 08 juin 2007
Les syndicats des médias applaudissent
la décision du CRTC de bloquer
une partie de
l’entente CTV-CHUM
Le radiodiffuseur ne peut pas posséder deux
stations
de télé dans la même
ville
La
Guilde canadienne des médias | Le
Local 30213 de SCA Canada
Le plus important local de CWA-SCA
Canada se réjouit du fait que l’organisme
fédéral responsable de la radiodiffusion
ne permettra pas à CTVglobemedia d’acquérir
les stations de CITY television dans cinq villes importantes.
Le Conseil de la radiodiffusion et
des télécommunications canadiennes (CRTC)
dit accepter que CTVglobemedia prenne le contrôle
effectif de CHUM Ltd., mais n’accepte pas de
le laisser devenir propriétaire des stations
CITY de Toronto, Winnipeg, Edmonton, Calgary et Vancouver,
où CTV possède déjà des
stations de télé conventionnelle.
«Nous sommes soulagés de voir que le
CRTC a mis son pied à terre», a commenté Lise
Lareau, présidente de la GCM, qui représente
plus de 5 000 employés de la radiodiffusion
au Canada. La GCM s’est fermement opposée à cet
achat, en soutenant que posséder plus d’une
station dans un même marché réduirait
les choix dont disposent les téléspectateurs
et les annonceurs.
CTVglobemedia, propriétaire du réseau
CTV et du quotidien torontois The
Globe and Mail, a
acquis l’an dernier les deux réseaux de
télé conventionnelle de CHUM (CITY et
A Channel), 21 chaînes spécialisées
par câble et 33 stations de radio à l’occasion
d’une prise de contrôle de 1,4 milliards
de dollars.
La décision signifie que «l’organisme
de réglementation a décidé de
montrer les dents», a poursuivi Mme Lareau. «Et
cela, en dépit de la publication par le Globe
and Mail d’un éditorial de complaisance
qui soutenait que la règlementation, en matière
de radiodiffusion, n’est plus justifiée
de nos jours.»
Arnold Amber, directeur de
CWA-SCA Canada, dit pour sa part espérer que le gouvernement fédéral
n’invalidera pas la décision du CRTC.
«Pour ceux d’entre nous qui avons surveillé l’évolution
de la concentration des médias au pays, du côté des
quotidiens et de la diffusion, cette décision
est très encourageante. Elle indique qu’on
se préoccupe en haut lieu des propriétés
croisées, et qu’on hésite à placer
autant de puissance et d’influence dans les mains
d’un nombre de plus en plus réduit de
propriétaires», a précisé M.
Amber.
«Même après la décision d’aujourd’hui»,
a prévenu M. Lareau, « le problème
de la concentration des médias n’est pas
résolu. Les gens ne réalisent peut-être
pas qu’avec cette entente, une entreprise médiatique
canadienne possédera désormais des réseaux
de radio et de télévision très vastes
et constituera une force beaucoup plus importante. Cette
même question des propriétés croisées
fait l’objet d’un débat important
aux États-Unis. Son impact sur les collectivités,
partout au Canada, spécialement au niveau de la
programmation locale, mérite qu’on s’en
occupe de près.»
CWA-SCA Canada et la GCM, qui
ont présenté au
CRTC un mémoire au sujet de l’entente
CTV-CHUM, prévoient prendre part aux audiences
prévues l’automne prochain, alors que
l’organisme de réglementation étudiera
la question de la diversité des voix dans le
système canadien de radiodiffusion.
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