Le 8 mai 2007
Un propriétaire de Toronto
refuse
de louer à un syndicat des médias
La
Guilde canadienne des médias | Le
Local 30213 de SCA Canada
COMMUNIQUÉ
Un propriétaire immobilier
de Toronto a refusé de louer un local à un
syndicat des médias à cause des pressions
antisyndicales exercées par le radiodiffuseur
sportif The Score, déjà locataire dans
l’édifice.
«On est en droit de se demander pourquoi The
Score a peur de nous», a suggéré Lise
Lareau, présidente de la Guilde canadienne
des médias (GCM).
Le Westmont Hospitality Group (également connu
sous le nom de King Street Enterprises), qui abrite
un Holiday Inn de même que The Score et d’autres
locataires commerciaux au 370, rue King ouest, a annoncé cette
semaine à la Guilde canadienne des médias
que rien n’allait plus.
Le bail avait pourtant été signé et
presque remis à la GMC – qui représente
des employés de la SRC/CBC, de la Presse canadienne,
de TVO et d’autres médias — lorsque
le propriétaire a réalisé que
son futur locataire était un syndicat et a
tenté ce lui faire promettre de ne jamais tenter
de syndicaliser les employés du radiodiffuseur
The Score.
Mme Lareau et le vice-président de la GCM,
Scott Edmonds, ont rencontré le propriétaire
pour lui expliquer qu’aucun syndicat ne tenterait
jamais, en aucune façon, de recruter ainsi
des travailleurs, en précisant que la présence
de The Score dans l’édifice n’avait
rien à voir avec leur intention d’emménager
dans l’édifice.
Ils ont même offert d’essayer de faire
comprendre au radiodiffuseur que des employés
du syndicat ne patrouilleraient pas devant leur porte
dans l’espoir de saisir une proie.
Mais le propriétaire et The Score semblent
avoir décidé qu’ils ne peuvent
pas prendre le risque d’exposer les employés
aux dangers d’une appartenance syndicale, et
ont laissé savoir au syndicat que la GCM n’était
pas bienvenue dans l’édifice.
Mme Lareau a l’intention de s’assurer
que les employés du radiodiffuseur réalisent
bien que leurs patrons ont eu recours à une
transaction immobilière pour exclure un syndicat
de l’édifice, et ajoute qu’elle
songe à intenter une poursuite afin d’obtenir
compensation pour les trois mois consacrés à la
négociation du bail avant que la question syndicale
fasse surface.
«Cette décision soulève de sérieuses
préoccupations pour tous les syndicats et tous
les travailleurs. Ce propriétaire a jugé acceptable
d’enfreindre les droits constitutionnels de
la libre association, ou les garanties contenues dans
le Code du travail du Canada relativement au droit
des gens de se syndiquer … afin d’apaiser
les craintes d’un autre locataire», a
déclaré Mme Lareau.
«Nous avons ici un autre exemple d’une
entreprise qui érode les droits des travailleurs
et des syndicats – sans devoir en subir aucune
conséquence», a ajouté Ken Georgetti,
président du Congrès du travail du Canada.
Le propriétaire immobilier soutien maintenant
que sa décision relève simplement du
fait qu’un autre locataire désire occuper
une plus grande superficie dans l’immeuble,
mais c’est là quelque chose de nouveau.
Selon Mme Lareau, il a été dit de façon
très claire le 5 avril que le seul obstacle à la
ratification d’un bail final était que
la GCM est un syndicat.
«À la mi-avril, ils étaient toujours
très intéressés à nous
avoir comme locataire, et ils auraient finalisé le
bail avant la venue de tout autre locataire à la
seule condition que nous promettions de ne pas nous
comporter comme un syndicat», a précisé M.
Edmonds.
«Je n’ai jamais vu une telle question
soulevée dans une transaction immobilière»,
a commenté Edward Glavan, de LNR Corporation,
le courtier de la Guilde. «Il s’agit là d’une
utilisation malveillante du processus immobilier que
nous connaissons.»
La GCM cherchait à louer un espace de 5 000
pieds carrés au cinquième étage.
Quelques heures avant la ratification définitive
du bail, le propriétaire a demandé à la
Guilde de signer une renonciation à l’effet
qu’elle ne tenterait pas de syndiquer The Score.
Situé au 4e étage de l’édifice,
The Score s’apprête à déménager
au rez-de-chaussée.
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