Le 27 janvier 2007

Les employés de la rédaction du réseau
de télé autochtone rejettent l’offre de convention «irrespectueuse» de la direction

La Guilde canadienne des médias | Le Local 30213 de TNG Canada

Lorsqu’on leur a demandé de se prononcer sur l’offre de convention collective de la direction, les employés de la rédaction du Réseau de télévision des Peuples Autochtones (APTN) se sont retrouvés dans une impasse.

Le 15 décembre 2006
Les membres de la Guilde à l'APTN votent en faveur de la grève


Le 19 août 2004
Nouvelle unité ratifier leur convention collective


Vingt et un des 23 membres éligibles ont pris part à un vote par téléphone effectué jeudi; 10 se sont prononcés en faveur, 10 contre, et un bulletin a été invalidé. Résultat: en cas d’égalité le vote est réputé négatif, et l’offre rejetée.

Un communiqué, publié hier sur le site Web de la Guilde Canadienne des médias, a fait savoir aux membres que l’équipe de négociation se réunira tôt, la semaine prochaine, pour «étudier nos options». L’équipe avait «à contrecœur» soumis au vote des membres l’offre d’une convention de cinq ans comportant une augmentation annuelle de deux pour cent.

Dan Zeidler, un représentant de TNG Canada ayant participé aux négociations qui traînent en longueur depuis l’échéance de la convention en avril dernier, soutient que les deux parties sont relativement sur la même longueur d’ondes au niveau des augmentations salariales, et que tout peut se résumer à une question de «respect».

Selon M. Zeidler, les principaux problèmes, pour les membres qui ont voté à 73 pour cent en faveur de la grève en décembre, ont trait à une formation adéquate et à une bonne gestion de la performance. «Ce sont des questions qui touchent au respect, et dont l’entreprise doit s’occuper sérieusement.» Il ajoute que si ces questions avaient fait l’objet de négociations, «nous aurions peut-être une entente aujourd’hui».

«Certaines personnes ont trouvé l’offre médiocre, mais néanmoins acceptable. Ils se sont donc fait violence et ont voté en sa faveur. Par contre, 50 pour cent des membres ne l’ont pas trouvée acceptable», précise-t-il.

L’entreprise sans but lucratif basée à Winnipeg, qui a commencé à diffuser en 1999, est «une entreprise relativement nouvelle qui possède un bon potentiel. Mais il est important qu’elle développe les aptitudes de ses journalistes» qui travaillent aux bureaux de Halifax, Montréal, Ottawa, Toronto, Saskatoon, Vancouver et Yellowknife, soutient M. Zeidler.

«Ces gens sont sur la première ligne. C’est vraiment une question de respect. Ce que nous leurs demandons (au niveau de l’argent) est de couvrir l’inflation et de nous accorder une modeste augmentation salariale.» 

Dan Oldfield, principal négociateur de la Guilde, a soutenu dans un message envoyé aux membres le 22 janvier que l’offre patronale de 10 pour cent sur cinq ans est «à notre avis moins qu’équitable. Nous croyons qu’un augmentation de 13 pour cent sur cinq ans, comme ont récemment négocié les employés de la SRC/CBC, est beaucoup plus représentative de la moyenne dans l’industrie».

M. Zeidler souligne que la proposition salariale de la GCM aurait coûté à l’entreprise quelque 40 000$ par an. Il est ironique, dit-il, qu’APTN ait récemment reçu un financement additionnel de 11 millions de dollars par an, en partie à la suite des pressions exercées par la Guilde sur le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes en vue d’augmenter les ressources du réseau autochtone.

Les membres de la Guilde qui travaillent à APTN comprennent des producteurs, des employés de studio, des journalistes, des opérateurs de régie centrale, des vidéojournalistes, des recherchistes, des éditeurs, des animateurs et des techniciens en diffusion. Le personnel de rédaction a constitué la première unité de négociation certifiée de la Guilde à l’APTN en 2002, suivi de leurs collègues du service des opérations en 2004.

Seul diffuseur national au monde voué exclusivement à une programmation destinée aux Autochtones, l’APTN sert les peuples des Premières Nations, Métis et Inuit du Canada. Environ 20 pour cent de sa programmation est réalisée dans une langue autochtone.