Le 27 janvier 2007
Les employés de la rédaction
du réseau
de télé autochtone rejettent
l’offre de convention «irrespectueuse» de
la direction
La Guilde
canadienne des médias | Le
Local 30213 de TNG Canada
Lorsqu’on leur a demandé de
se prononcer sur l’offre de convention collective
de la direction, les employés de la rédaction
du Réseau de télévision des Peuples
Autochtones (APTN) se sont retrouvés dans une
impasse.
Vingt et un des 23 membres éligibles
ont pris part à un vote par téléphone
effectué jeudi; 10 se sont prononcés
en faveur, 10 contre, et un bulletin a été invalidé.
Résultat: en cas d’égalité le
vote est réputé négatif, et l’offre
rejetée.
Un communiqué, publié hier sur le site
Web de la Guilde Canadienne des médias, a fait
savoir aux membres que l’équipe de négociation
se réunira tôt, la semaine prochaine,
pour «étudier nos options». L’équipe
avait «à contrecœur» soumis
au vote des membres l’offre d’une convention
de cinq ans comportant une augmentation annuelle de
deux pour cent.
Dan Zeidler, un représentant de TNG Canada
ayant participé aux négociations qui
traînent en longueur depuis l’échéance
de la convention en avril dernier, soutient que les
deux parties sont relativement sur la même longueur
d’ondes au niveau des augmentations salariales,
et que tout peut se résumer à une question
de «respect».
Selon M. Zeidler, les principaux
problèmes,
pour les membres qui ont voté à 73 pour
cent en faveur de la grève en décembre,
ont trait à une formation adéquate et à une
bonne gestion de la performance. «Ce sont des
questions qui touchent au respect, et dont l’entreprise
doit s’occuper sérieusement.» Il
ajoute que si ces questions avaient fait l’objet
de négociations, «nous aurions peut-être
une entente aujourd’hui».
«Certaines personnes ont trouvé l’offre
médiocre, mais néanmoins acceptable.
Ils se sont donc fait violence et ont voté en
sa faveur. Par contre, 50 pour cent des membres ne
l’ont pas trouvée acceptable», précise-t-il.
L’entreprise sans but lucratif basée à Winnipeg,
qui a commencé à diffuser en 1999, est «une
entreprise relativement nouvelle qui possède
un bon potentiel. Mais il est important qu’elle
développe les aptitudes de ses journalistes» qui
travaillent aux bureaux de Halifax, Montréal,
Ottawa, Toronto, Saskatoon, Vancouver et Yellowknife,
soutient M. Zeidler.
«Ces gens sont sur la première ligne.
C’est vraiment une question de respect. Ce que
nous leurs demandons (au niveau de l’argent)
est de couvrir l’inflation et de nous accorder
une modeste augmentation salariale.»
Dan Oldfield, principal négociateur de la Guilde,
a soutenu dans un message envoyé aux membres
le 22 janvier que l’offre patronale de 10 pour
cent sur cinq ans est «à notre avis moins
qu’équitable. Nous croyons qu’un
augmentation de 13 pour cent sur cinq ans, comme ont
récemment négocié les employés
de la SRC/CBC, est beaucoup plus représentative
de la moyenne dans l’industrie».
M. Zeidler souligne que la
proposition salariale de la GCM aurait coûté à l’entreprise
quelque 40 000$ par an. Il est ironique, dit-il, qu’APTN
ait récemment reçu un financement additionnel
de 11 millions de dollars par an, en partie à la
suite des pressions exercées par la Guilde sur
le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications
canadiennes en vue d’augmenter les ressources
du réseau autochtone.
Les membres de la Guilde qui
travaillent à APTN
comprennent des producteurs, des employés de
studio, des journalistes, des opérateurs de
régie centrale, des vidéojournalistes,
des recherchistes, des éditeurs, des animateurs
et des techniciens en diffusion. Le personnel de rédaction
a constitué la première unité de
négociation certifiée de la Guilde à l’APTN
en 2002, suivi de leurs collègues du service
des opérations en 2004.
Seul diffuseur national au
monde voué exclusivement à une
programmation destinée aux Autochtones, l’APTN
sert les peuples des Premières Nations, Métis
et Inuit du Canada. Environ 20 pour cent de sa programmation
est réalisée dans une langue autochtone. |